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Histoire Du Portugal

Naissance d'un royaume indépendant

Le Portugal et l’Espagne une histoire commune. 

La Péninsule Ibérique n’était alors qu’un seul territoire, désigné par les Maures comme « Al-Andalus », ou l’Espagne Musulmane. Pendant la Reconquête, les chrétiens ont commencé à avancer vers le sud de la Péninsule. Les territoires du Nord formaient alors le Royaume de Léon, qui était composé par 4 régions principales: les Asturies, le León, la Galice et la Castille. Alphonse VI, Roi de Castille, dans sa lute contre les Maures, a pu compter sur l’aide de nombreux chevaliers dont le jeune et ambitieux Afonso Henriques. Fils de Henri de Bourgogne et de Thérèse de Léon, comtes de Portucale, comté subordonné au pouvoir du Royaume de Léon, Afonso Henriques hérite du comté après la mort de son père. Il décide alors de se rebeller contre le Roi Alphonse VI et de réunir une troupe capable de se battre contre les soldats de sa mère (qui défendait son comté et le Roi de Léon et Castille). En 1128, les deux troupes se rencontrent lors de la bataille de Sao Mamede, où Afonso Henriques emporte une importante victoire. Il prend ainsi l’autorité sur le comté, au dépit de sa mère. Puisque cette première bataille a eu lieu dans le château de Guimarães, cette ville est connue comme étant « le berceau de la nation ». Afonso Henriques devient ainsi Gouverneur du Comté, mais pendant plusieurs années, son pouvoir n’est pas reconnu officiellement. Ce n’est qu’après l’incontestable victoire des troupes d’Afonso Henriques contre les Maures, lors de la bataille d’Ourique, en 1139, qu’il est finalement acclamé comme le 1er Roi du Portugal. (de porto et de cal , petit port de l'estuaire du Douro).

En 1249, la reconquête s'achève dans l’Algarve, mais les musulmans vaincus continueront d'habiter le pays jusqu'en 1497.Le Portugal acquiert ses frontières actuelles. 

C'est en 1143, où par le traité de Zamore, le Roi de Léon et Castille reconnaitra l’indépendance du Portugal. Afonso Henriques reçoit alors des mains de l’Archevêque de Braga, une couronne en or et pierres précieuses, symbole de son pouvoir, en tant que successeur des peuples visigoths. Ainsi les frontières entre les deux royaumes sont fixés. En raison du développement rendu possible par le butin de la Reconquête et la longue période de stabilité qui suivit, le Portugal connut avec Denis Ier (1261-1325), Alphonse IV (1291-1357), Pierre Ier (1320-1367) et Ferdinand Ier (1345-1383) un important développement économique, démographique, technique, artistique et intellectuel. Denis Ier, fondateur de la première université du pays (1290), renforça encore le pouvoir royal en favorisant les activités économiques d’une bourgeoisie urbaine en plein essor.

En 1381, le Portugal entra en conflit avec la Castille; le pays fut envahi par les Castillans avec le soutien d'une partie de la noblesse portugaise. Un accord fut trouvé prévoyant le mariage de l'infante Béatrice du Portugal avec Jean Ier de Castille, ce qui eut comme conséquence la fin du règne de la Maison de Bourgogne au Portugal. À la mort de Ferdinand Ier, en 1383, Jean Ier de Castille réclama l'union des deux couronnes (Portugal et Castille). Étant donné qu'il bénéficiait de l'appui d'une partie de la noblesse portugaise, la Castille se trouvait dans les faits à annexer le Portugal qui se rebella aussitôt. À la suite de quelques batailles importantes, les Portugais finirent par vaincre les Castillans. 

Après de longues délibérations, Jean Ier (1358-1433) fut élu roi du Portugal par les Cortes en 1385. C'était la première fois qu'un roi était élu par une assemblée plutôt que reconnu par simple hérédité naturelle. Jean Ier du Portugal fut ainsi le fondateur de la dynastie d'Aviz qui régna sur le Portugal jusqu'en 1578. En 1431, le Portugal et la Castille signèrent un traité de paix reconnaissant définitivement l'indépendance du royaume du Portugal.

Le règne de Jean Ier du Portugal (1385-1433) marqua le début des grandes conquêtes maritimes portugaises et l'apogée du royaume. Dans les décennies qui suivirent, les successeurs de Jean Ier du Portugal encouragèrent et financèrent des expéditions à travers les océans afin de favoriser le commerce et de ravitailler le pays; l'un des objectifs était aussi de combattre les musulmans, ce qui devenait des guerres de religion.

Grâce aux progrès techniques de la navigation, les Portugais devinrent de formidables navigateurs à bord de leurs caravelles, et découvrirent de nouveaux mondes jusqu'alors inconnus. La caravelle (du portugais caravela), rappelons-le, est un navire à trois ou quatre voiles à hauts bords inventé par les Portugais au début du XVe siècle et destiné aux voyages d'exploration au long cours. Sous sa forme définitive, la caravelle fut mise au point par le prince Henri le Navigateur (1394-1460). C'était un navire très rapide, long et étroit, avec un seul pont; facile à manipuler et avec un faible tirant d'eau; la caravelle fut le navire préféré des navigateurs de cette époque. Elle fut employée par les Portugais vers 1440, lors des voyages de la découverte des côtes de l'Afrique de l'Ouest, mais les plus anciennes caravelles furent celles utilisées par les pêcheurs portugais à partir du milieu duXIIIe siècle. 

Cependant, le Portugal allait se révéler trop petit pour contrôler un aussi vaste empire. Le déclin de l'empire colonial portugais était inévitable, compte tenu des limites démographiques (seulement un million d'habitants), géographiques (92 391 km² ; France: 543 965 km²) et économiques de la Métropole, par rapport à l'étendue démesurée de son empire. 

Le 4 août 1578, le jeune roi du Portugal, Sébastien Ier, qui avait gagné le Maroc à la tête d'une armée de quelque 17 000 hommes, disparut au cours de la «bataille des Trois Rois», qui se déroula près de la ville de Ksar el-Kébir dans le nord du Maroc. Les rois en cause étaient, d'une part, l'armée musulmane du sultan marocain Abu Marwan Abd al-Malik, comptant des cavaliers marocains, des artilleurs turcs et des arquebusiers andalous (castillans) et, d'autre part, l'armée dite «chrétienne», commandée par Sébastien Ier et celle de son allié, le sultan du Maroc Moulay Mohammed déposé par Abu Marwan Abd al-Malik, et comprenant des mercenaires italiens, allemands et flamands. Par cette importante défaite, le Portugal perdit non seulement sa noblesse et son armée, mais aussi son indépendance par rapport à l'Espagne et sa situation stratégique au plan mondial. 

Le Portugal fut «annexé» par la couronne d'Espagne en 1580, une conséquence de la crise dynastique portugaise qui vit Philippe II d'Espagne (1527-1598) monter sur le trône portugais. En fait, le Portugal continuait juridiquement d'exister en tant que royaume, mais les couronnes du Portugal et de l'Espagne étaient réunies dans la seule personne du roi, en l'occurrence Philippe II d'Espagne. Ainsi, le Portugal devait conserver son indépendance, ses privilèges, sa justice, sa monnaie, son empire et parfois ses ambassadeurs particuliers. 

Au début, l’union des deux monarchies fut plutôt bien acceptée par les sujets portugais, en raison de la solidarité religieuse (le catholicisme), de la complémentarité des deux économies et des liens dynastiques déjà anciens établis entre les deux monarchies. Mais la situation se détériora vers la fin du règne de Philippe II. Néanmoins, étant donné que l'Empire colonial portugais était à son apogée au début de cette période et qu'il bénéficiait d'une grande influence dans le monde, l'Espagne ne pouvait qu'en retirer de grands avantages. 

L'avènement du règne de Philippe IV d'Espagne (1621-1640), sous le nom de Philippe III au Portugal, entraîna une plus grande domination espagnole sur le Portugal. La guerre de Trente ans (1618-1648) obligea l'Espagne à augmenter les impôts au Portugal afin de financer l'effort de guerre contre les Hollandais. L'Empire colonial portugais fut de plus en plus menacé, car l'augmentation des taxes affectait principalement les marchands portugais. En réalité, les impôts servaient à payer les interminables guerres de l'Espagne en Europe, tandis que la noblesse devait combattre en dehors du Portugal, alors qu'il lui paraissait nécessaire de défendre l'empire portugais menacé, notamment la nouvelle richesse que représentait le sucre brésilien qui était convoité par les Hollandais et les Français. La noblesse portugaise perdit graduellement de son influence à la cour d'Espagne. Les fonctions publiques du Portugal furent occupées par des Espagnols. Philippe IV d'Espagne tenta de faire du Portugal une province espagnole et fit perdre à la noblesse portugaise tous ses pouvoirs. Cette situation aboutit à la révolte de la part de la noblesse et de la haute bourgeoisie portugaises, d'autant plus que les perspectives d'annexion par l'Espagne se précisaient davantage.

Le 1er décembre 1640, les partisans du duc Jean de Bragance s’emparèrent du palais royal de Lisbonne et déclenchèrent une insurrection qui gagna rapidement les campagnes. Jean II, 8e duc de Bragance, reçut la couronne portugaise et déposa unilatéralement Philippe III (ou Philippe IV d'Espagne) en tant que roi du Portugal. En janvier 1641, il convoqua le Parlement portugais qui ratifia son élection à la couronne portugaise; il prêta serment devant les Cortes le 28 janvier 1641 sous le nom de Jean IV du Portugal (João IV de Portugal)
Jean IV régna durant plus de quinze ans (1640-1656) et il fut l'un des plus grands rois de l'histoire du Portugal. Il réussit à tenir tête aux armées castillanes (espagnoles) réputées invincibles; il réussit à expulser les Hollandais du nord du Brésil, de l'Angola et de Sao Tomé-et-Principe; il récupéra les anciennes possessions portugaises prises par les Britanniques et les Français en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. L’Espagne ne reconnut l’indépendance du Portugal qu’après une longue guerre, ainsi que la cession en 1668 de l’enclave de Ceuta devenue depuis espagnole.

Le Portugal connut une longue période d'instabilité politique à partir de la deuxième décennie du XIXe siècle. La mauvaise gestion des finances publiques aggrava la situation et empêcha le pays de progresser. La monarchie fut renversée par un coup d'État militaire et la République fut proclamée le 5 octobre 1910. Mais le courant royaliste demeura puissant, ce qui entraîna à plusieurs reprises des tentatives de pouvoir monarchiste ou dictatorial.

Attaqué par l’Allemagne dans ses colonies africaines, le Portugal se rangea du côté des Alliés au cours de la Première Guerre mondiale, soit à partir de mars 1916. En 1926, un coup d'État renversa le régime parlementaire pour instaurer une dictature qui allait perdurer durant plusieurs décennies. Pendant ce temps, le ministre des Finances (1928), António de Oliveira Salazar (1898-1970), établit un régime à parti unique, l’Union nationale (União nacional), appuyé par l'armée, par l'Église catholique et par les grands propriétaires. Ce fut le début de l’Estado Novo («Nouvel État») proclamé par un plébiscite le 19 mars 1933. Dès lors, la nouvelle Constitution lui conféra les pleins pouvoirs, ainsi que le contrôle total de l'État en qualité de président du Conseil. 

Salazar mit en place une police politique, la PVDE, la Polícia de Vigilância e de Defesa do Estado («Police de vigilance et de défense de l'État»). Son rôle était de surveiller la population, de chasser les opposants au régime du Portugal et dans les colonies, et d'appliquer la censure. Durant la guerre d'Espagne (1936-1939), Salazar apporta son soutien à Francisco Franco dans sa lutte contre les Républicains espagnols. Il permit à l'Allemagne nazie et à l'Italie fasciste d'utiliser le Portugal pour transporter du matériel militaire. Mais, devant la défaite prévisible du Troisième Reich, Salazar autorisa les Alliés, en août 1943, à installer une base militaire dans l'archipel des Açores.

Le 25 avril 1974, le régime salazariste fut renversé par un coup d'État militaire: c'était la révolution des Œillets ("Revolução dos Cravos") qui abolissait cinquante ans de dictature. Lassés d'une guerre coloniale sans issue, les militaires renversèrent le régime et portèrent le général Antonio de Spínola à la présidence de la République. Les Portugais accueillirent cette «révolution» avec joie; ils tendirent aux soldats des œillets rouges ou blancs, qui symbolisaient les espoir d'un nouvel avenir socialiste. Spínola promit la démocratie et l'indépendance des colonies.

Le processus d'accession à l'indépendance des colonies africaines fut enclenché pour donner lieu à la Guinée-Bissau en 1974 et, en 1975, pour les îles du Cap-Vert, de São Tomé et Príncipe, ainsi que pour l'Angola et le Mozambique. En 1976, les îles de l'Atlantiques, l'archipel des Açores et l'île de Madère, bénéficièrent d'un statut d'autonomie particulier, les gouvernements régionaux administrant presque tous les budgets, sauf la politique extérieure et la défense, qui dépendent du Portugal. Au total, les guerres coloniales avaient coûté la vie à plus de 8000 soldats portugais et vidé le Portugal d'une partie importante de sa population.

Le 1er janvier 2002, l’euro fut mis en circulation au Portugal à l'instar des onze autres pays de l’Union européenne qui l’ont adopté comme monnaie unique. Au mois de février 2005, à la suite de la dissolution du Parlement par le président de la République, qui considérait que le gouvernement conservateur traversait une «crise de crédibilité», les élections législatives anticipées accordèrent la victoire aux socialistes à la majorité absolue pour la première fois de leur histoire. À la suite d'une alternance répétée entre coalitions de droite ou de centre-droit et de gauche, le Portugal réussit àmoderniser son économie pour se donner une image d'un pays d'Europe comme les autres. Cependant, le Portugal a accumulé une dette publique très lourde, qui atteignait 61,4 % du PIB en 2004. En 2010, la dette publique du pays a été revue à la hausse, passant de 92,4 % à 93 % du PIB, soit près de 160,4 milliards d'euros. Le Portugal doit adopter des mesures d'austérité sans précédents qui vont forcément mécontenter les Portugais.

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